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Différence entre piercing au pistolet et piercing à l’aiguille

Vous êtes nombreux à vous/nous poser la question : quelles sont les différences entre le piercing au pistolet, et le piercing à l’aiguille.
J’ai donc décidé d’essayer de vous aider à faire la lumière sur le sujet, afin que vous compreniez mieux les enjeux de chaque technique.
Plusieurs points clés différencient ces pratiques, et vous saurez, j’en suis sûre, faire le bon choix à la fin de la lecture de cet article…

Une différence de formation

Alors que les perceurs et les tatoueurs professionnels sont soumis à une obligation de formation aux règles d’hygiène et de salubrité (voir l’article sur le sujet), les personnes mettant en œuvre les techniques de « perçage au pistolet perce-oreille » quant à elles ne sont soumises qu’à une simple obligation de déclaration.

Extrait du décret n° 2008-149 du 19 février 2008 fixant les conditions d’hygiène et de salubrité relatives aux pratiques du tatouage avec effraction cutanée et du perçage, et modifiant le code de la santé publique

« Art. R. 1311-1. − Les dispositions de la présente section s’appliquent à la mise en œuvre des techniques de tatouage par effraction cutanée, y compris la technique du maquillage permanent, et du perçage corporel, à l’exception du perçage du pavillon de l’oreille et de l’aile du nez quand il est réalisé par la technique du pistolet perce-oreille.

 

« Art. R. 1311-3. − Les personnes qui mettent en œuvre les techniques citées à l’article R. 1311-1 [article excluant donc le pistolet perce oreille] doivent avoir suivi une formation aux conditions d’hygiène et de salubrité prévues par l’article R. 1311-4. Un arrêté du ministre chargé de la santé détermine les catégories d’établissements et les organismes habilités par le représentant de l’Etat dans la région à délivrer cette formation, ainsi que le contenu de celle-ci et les diplômes acceptés en équivalence.

Vous savez maintenant que votre bijoutier n’a pas l’obligation d’être formé aux règles d’hygiène et de salubrité. En découle alors la principale différence entre les pratiques : la différence des normes d’hygiène.

La formation pratique, quant à elle, n’est pas encadrée, dans un milieu comme dans l’autre. Mais vous pouvez bien évidemment vous douter qu’un perceur professionnel (même le plus mauvais) en saura plus sur les procédés de piercing que votre bijoutier à qui on a expliqué « tu prends le pistolet, tu le mets là, et tu appuies sur le bouton ».

Une différence des normes d'hygiène

[Cette partie pourrait aisément être résumée par le hashtag #balancetonlégislateur]

Le perceur professionnel est soumis à des règles d’hygiène très strictes, recensées dans plusieurs décrets et arrêtés modifiant le code de la santé publique (voir l’article à ce sujet). Tandis que les règles d’hygiène imposées aux bijoutiers sont extrêmement succinctes :

Extrait du décret n° 2008-149 du 19 février 2008

« Art. R. 1311-6. − La présente section s’applique au perçage du pavillon de l’oreille et de l’aile du nez par la technique du pistolet perce-oreille.

« Art. R. 1311-8. − Les personnes qui mettent en œuvre la technique mentionnée à l’article R. 1311-6 sont soumises au respect des règles générales d’hygiène et de salubrité. Elles respectent en particulier les règles suivantes :

« – la peau du client est isolée des éléments permanents du pistolet perce-oreille par un élément jetable et à usage unique servant de support au bijou de pose ;

« – le bijou de pose et son support sont fournis stériles dans un emballage hermétique qui en garantit la stérilité jusqu’à son utilisation.

« Les modalités d’application du présent article sont fixées par arrêté du ministre chargé de la santé.

 

En résumé :

Le perceur professionnel doit vous percer dans un local séparé de l’accueil, comportant des surfaces lisses lessivables et résistantes aux produits détergents et désinfectants qui doivent être nettoyées entre chaque client.
Le bijoutier armé de son pistolet peut vous percer dans l’accueil, au milieu de tout le monde. #balancetonlégislateur

Le perceur professionnel doit procéder à un nettoyage des mains antiseptique avant chaque piercing, il lui est imposé d’avoir un lavabo sans contact dans sa salle technique.
Le bijoutier armé de son pistolet n’a aucune obligation dans ce sens. #balancetonlégislateur

Le perceur professionnel doit assurer un suivi de ses actes et a un devoir d’information et de mise en garde préalable du client.
Le bijoutier armé de son pistolet n’a aucune obligation de suivi. Il a néanmoins un devoir d’information. Mais quelles informations donner lorsqu’aucune formation n’a été suivie… ? #balancetonlégislateur

Le perceur professionnel doit procéder au piercing avec des gants stériles après avoir nettoyé la zone à percer en suivant un protocole précis.
Le bijoutier armé de son pistolet n’a, à nouveau, aucune obligation dans ce sens. Il peut vous percer avec de simples gants d’examen non stériles, voire sans gants tout court ! Peu importe donc que le bijou posé soit stérile, puisqu’il le manipule sans gants stériles… (#balancetonlégislateur). Aucune indication n’est donnée sur le nettoyage de la zone… du coup ? Bah… un tampon d’alcool et hop on va dire que c’est propre !

Une différence de technique

Évidemment,  les deux techniques diffèrent en tout point :

Le perceur professionnel vous perce à l’aiguille ou au cathéter, pour ensuite vous placer votre bijou. La technique est donc manuelle, si une pince est utilisée, elle n’est là que pour tenir votre peau (la pince ne perce pas !).

Le bijoutier armé de son pistolet vous perce… avec son pistolet. Il pose le bijou dans le pistolet, place votre lobe à l’extrémité du pistolet, et exerce une pression qui va pousser le bijou à travers votre peau. Oui, c’est le système de l’agrafeuse. Ici c’est donc le bijou qui vous perce, et non une aiguille. Voilà pourquoi votre boucle d’oreille « médicale » (j’adore le côté dérisoire de ce terme) est légèrement pointue (pour un confort extrême bien sûr). Les tissus sont donc déchirés plus qu’ils ne sont percés. Attention donc pour le piercing au cartilage ! Le pistolet fait des ravages…

Une différence de bijou

La qualité du bijou posé diffère énormément suivant les deux techniques :

Le bijou de piercing

  • La matière du bijou : votre perceur professionnel (s’il fait  bien son boulot) doit vous poser un bijou en titane G23 ou titane ASTM F136 (fuyez celui qui veut vous poser du plastique en première pose, peu importe la prétendue raison qu’il invoque pour le justifier !).
  • La forme du bijou : Le bijou est lisse, suffisamment long pour pouvoir être nettoyé sans être retiré, afin de limiter le stockage des déchets de la peau sur le bijou et donc limiter le risque infectieux. Les différentes longueurs possibles permettent également d’anticiper un éventuel gonflement de la zone, pour qu’à aucun moment la peau ne soit serrée dans le bijou. Le principe de base étant : piercing serré, piercing infecté !
  • L’épaisseur du bijou est fonction de la zone percée, elle s’adapte afin de limiter les rejets (un bijou trop fin pourrait couper la peau). Par exemple, un piercing au nombril fera 1.6mm d’épaisseur, un piercing au labret 1.2mm (exception possible pour ceux qui veulent plus épais bien entendu), un piercing au nez 0.8mm ou 1mm d’épaisseur, etc.

 

Le bijou posé au pistolet

  • La matière du bijou : le bijoutier armé de son pistolet peut vous poser… un peu tout et n’importe quoi tant que ça ne contient pas de nickel. C’est ce qui va faire varier le prix… (moins c’est cher, plus il faut se méfier).
  • La forme du bijou : c’est ici que ça se corse. Pas le choix, le bijou posé est une boucle d’oreille, taille identique pour tout le monde (même si vous avez le lobe dodu), fermoir en papillon spécial « je stocke tous les déchets » et extrémité pointue (pour faciliter l’endormissement sur votre oreille fraichement percée ^^).
  • L’épaisseur du bijou : le bijou posé varie entre 0.8 et 1mm. Y compris quand le bijoutier vous perce le cartilage. En revanche par la suite ils n’hésitent pas à vous proposer à la vente des bijoux de piercing pour le cartilage en 1.2mm… Cherchez l’erreur !

Vous remarquerez que je n’ai même pas osé aborder le sujet du perçage de l’aile du nez. Qui est une véritable aberration, puisqu’on vous place tout simplement une boucle d’oreille à l’embout pointu dans le nez : pour un résultat idéal et magnifique !

Une différence de prix

Tous les points précédemment abordés entrainent évidemment une dernière différence, que vous ne pourrez plus reprocher à votre perceur professionnel : une différence de prix.

Hé oui :

  • Le matériel de qualité : ça coute très cher.
  • Le matériel stérile : ça coute très très cher.
  • La formation : ça coûte aussi.
  • Un local aux normes : ça coute très cher.
  • L’entretien de ce local pour respecter les normes imposées : ça prend énormément de temps (et le temps c’est de l’argent 😀 ).
  • La stérilisation du matériel (réutilisable ou non) : ça prend beaucoup de temps aussi.
  • Le suivi des piercing réalisés au shop : ça prend du temps. Et je ne parle même pas du temps que je passe à suivre vos piercing réalisés au pistolet qui tournent mal !

Alors merci de ne plus mélanger les torchons et les serviettes, #chacunsonmétier, et merci de m’avoir lue,

Bisous et petits trous,

Grenouille

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